Un Français et 2 Polonais otages libérés en Tchétchénie, selon un responsable
VARSOVIE, 7 jan (AFP) - Un Français et deux Polonais, otages en Tchétchénie, ont été "libérés des mains de leurs ravisseurs mais (sont) bloqués au pays", a affirmé vendredi à Varsovie un haut responsable du parlement tchétchéne.
Le photographe français Brice Fleutiaux enlevé le 1er octobre 1999, et deux scientifiques polonaises, zofia Fischer-Malanowska et Ewa Marchwinska-Wyrwal enlevées à la mi-août au Daguestan, "sont libres", a déclaré le vice-président du parlement tchétchène Seïlam Bechaev.
Il a lancé un appel aux organisations internationales pour qu'elles évacuent les trois ex-otages de la république indépendantiste.
Selon M. Bechaev, "ils sont protégés par les autorités et la population tchétchènes. Ils séjournent ensemble dans une famille tchétchène, entourés de femmes et d'enfants. Ils sont en bonne forme".
Le vice-président du parlement tchétchène n'a pas apporter de précision sur le lieu de leur séjour. "Je ne peux pas le dire pour des raisons de sécurité", a-t-il expliqué.
"Nous avons retrouvé le Français alors que nous cherchions les deux Polonaises. Quand nous l'avons libéré, pendant quelque temps nous l'avons gardé en isolement, craignant qu'il ne soit un espion russe. Nous avons eu de telles suggestions de la part de ceux qui ont participé à sa libération. Finalement, il a rejoint les deux Polonaises", a indiqué, pour sa part, le président de la commission des finances du parlement tchétchène, M. T'urpal-Ali Kaïmov.
"Nous avons été contactés par des personnes privées nous demandant de l'aide pour libérer le Français. Les autorités françaises ne nous ont jamais contactés dans cette affaire", a-t-il affirmé.
Vendredi, le président français Jacques Chirac avait souligné que depuis l'enlèvement de Brice Fleutiaux, il n'avait cessé d'intervenir auprès des autorités russes "pour obtenir sa libération dans la sécurité".
"Hélas, pour le moment, nous n'avons pas réussi", avait déploré le Chef de l'Etat.
MM. Bechaev et Kaïmov ont appelé la Croix Rouge Internationale, Amnesty International et Médecins sans Frontières à "aider à assurer un transfert des personnes libérées à travers la frontière tchétchéno-géorgienne et à les protéger contre les attaques russes".
"Nous avons plusieurs fois tenté de les évacuer via la Géorgie, mais à chaque fois nous avons craint des provocations de la part de services spéciaux russes", a indiqué M. Bechaev. "L'aide d'une organisation intemationale importante que les autorités russes ne puissent pas négliger est le seul moyen pour faire sortir les trois personnes de notre pays", a-t-il estimé.
M. Bechaev a accusé les Services Spéciaux russes d'être à l'origine de "tous les actes de terrorisme" dont Moscou accuse les Tchétchénes, y compris l'enlèvement des deux Polonaises "organisé par les services russes à l'aide de criminels tchétchènes".
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AFP 071446 JAN 00