Accueil - Yahoo! - Aide

Poutine entame une série de visites en Europe mais boude la France

MOSCOU, 5 juin (AFP) - Le sommet Russie-USA à peine terminé, le président russe Vladimir Poutine a entrepris lundi une série de visites en Europe qui commence par l'Italie et se poursuivra en Espagne et en Allemagne, et dont la France est exclue.

Vladimir Poutine s'est rendu en Grande-Bretagne dès le mois d'avril, sa première visite à l'étranger, hors CEI (les républiques de l'ex-URSS moins les trois Etats baltes), après son élection.

L'apparente bouderie du président Poutine à l'égard de la France, qui est manifestement liée aux critiques de Paris sur la guerre en Tchétchénie "ne durera qu'un temps" et "n'aura pas de conséquences", a relevé lundi le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine.

"Cela montre que ce que nous avons dit sur la Tchétchénie a porté", a ajouté le diplomate en estimant que "de toute façon cela n'aura pas de conséquence et ne durera qu'un temps".

Aucune date entre les deux pays n'a pu être trouvée pour une visite officielle de M. Poutine en France jusqu'à présent, a-t-on indiqué de source française informée, alors qu'aucune déclaration des autorités russes n'est venue dissiper l'impression de malaise dans les relations Moscou-Paris.

La France assumera la présidence de l'Union européenne dès le 1er juillet.

Les prises de position réitérées des dirigeants français contre la guerre en Tchétchénie ont souvent irrité Moscou et l'amitié entre les présidents russe et français qui prévalait du temps de Boris Eltsine n'est plus qu'un souvenir.

"Il y a eu une époque où le président français Chirac téléphonait au président Eltsine presque tous les jours, à propos d'un otage français. Aujourd'hui, des Français sont allés du côté tchétchène, l'un d'entre eux a été enlevé, est détenu dans une cave et torturé", avait déclaré en décembre M. Poutine pour s'étonner que M. Chirac "n'appelle plus".

M. Poutine faisait allusion au photographe Brice (Paris: 6298.PA - actualité) Fleutiaux, enlevé le 1er octobre 1999 en Tchétchénie, pendant la guerre, et toujours détenu.

"Il (Chirac) fait des déclarations sur la situation dans le Caucase du nord, mais, pour une raison inconnue, il ne s'inquiète pas (du sort) de son concitoyen", avait lancé M. Poutine.

Le froid était assez perceptible pour que le journal Izvestia écrive en avril: "l'amitié avec la France n'a pas résisté à l'épreuve de la guerre en Tchétchénie".

La presse russe a laissé entendre que Moscou cherchait à remplacer la "troïka Moscou-Paris-Bonn" en faisant de la Grande-Bretagne un intermédiaire privilégiée dans les relations Russie-Occident. Une hypothèse que les milieux diplomatiques occidentaux à Moscou considèrent comme peu crédible.

Passé le sommet Russie-USA, le quotidien Izvestia se tournait lundi vers l'étape suivante de la politique étrangère russe, qualifiant M. Poutine d'"occidentaliste masqué".

En référence à l'opposition traditionnelle en Russie entre tenants de l'ouverture à l'Europe et "slavophiles", le journal notait que le chef de l'Etat russe "essaie progressivement de diminuer la distance culturelle et politique entre les civilisations européenne et russe".

Dans la nouvelle Russie, "l'isolationnisme n'est plus une idée nationale" tandis que "le patriotisme prend tout son sens et cesse d'être un instrument de l'hystérie anti-occidentale", relevait Izvestia.

Vladimir Poutine devait rencontrer le pape à Rome, entre ses entretiens avec le président du Conseil Giuliano Amato et le président Carlo Azeglio Ciampi.

Les 13 et 14 juin, M. Poutine fera sa première visite en Espagne et les 15 et 16 il sera en Allemagne, à quelques jours du sommet de l'Union européenne de Feira (Portugal), les 19 et 20 juin.

fdv/nm/via eaf

Catégorie > Économie

Dépêche précédente:	Le président de la BRI voit l'euro s'apprécier considérablement (Reuters)
Dépêche suivante:	Thomson-CSF affirme ne pas envisager le rachat de Vosper (Reuters)

Yahoo! Finance > Politique russe

Dépêche suivante:

Clinton ne parvient pas à séduire les députés russes (Reuters)