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Grozny accuse Moscou de bombarder les réfugiés et menace de représailles

GROZNY (Russie), 31 oct (AFP) - Le président tchétchène Aslan Maskhadov a menacé dimanche de lancer des représailles sur les forces russes stationnées dans le Caucase du nord, accusant Moscou d'avoir une nouvelle fois samedi bombardé une colonne de réfugiés.

"Les troupes tchétchènes peuvent s'introduire dans n'importe laquelle des républiques du Caucase et y commencer une guerre contre les forces russes", a mis en garde M. Maskhadov accusant Moscou de "génocide" contre son peuple.

Selon Grozny, un bombardement russe sur une colonne de réfugiés a fait 20 morts samedi, vingt-quatre heures après un premier bombardement qui avait déjà fait une vingtaine de morts parmi des réfugiés.

Dimanche, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est revenu sur le bombardement de vendredi. Selon le CICR, 25 personnes ont été tuées, dont deux collaborateurs locaux de la Croix-Rouge, et 70 blessées dans l'attaque de ce convoi de réfugiés.

L'armée russe a démenti que deux collaborateurs du CICR aient été tués. Soucieux de pouvoir poursuivre son action sur le terrain, le CICR a refusé d'entrer dans la polémique. "Nous n'avons pas accusé les forces russes. Nous avons seulement dit qu'une roquette tirée d'un avion a touché le camion de la Croix-Rouge", a affirmé à Genève un porte-parole de la Croix-Rouge.

Les forces tchétchènes n'ont pas d'aviation.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine, partisan d'une ligne très dure en Tchétchénie, a une nouvelle fois catégoriquement nié que les troupes fédérales aient pu frapper des civils: "Toutes les informations concernant le bombardement de civils sont de la propagande des terroristes", a-t-il dit, parlant d'un "nouveau front de bataille de l'information".

Moscou a officiellement lancé son opération pour "éliminer les terroristes" islamistes qu'elle accuse d'être à l'origine de la vague d'attentats début septembre (293 morts) et qui se trouvent selon elle en Tchétchénie.

"Des informations fausses" sont diffusées "pour créer dans l'opinion publique occidentale une psychose et la monter contre la façon d'agir des troupes fédérales russes", a expliqué de son côté le ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov, accusant les médias occidentaux d'être "anti-russes".

On a appris dimanche qu'un photographe français, Brice Fleutiaux, était retenu en otage en Tchétchénie probablement depuis le 1er octobre.

Une cassette vidéo remise par le FSB (Service fédéral de sécurité russe), qui dure environ une minute, montre un jeune homme barbu, d'une trentaine d'années, debout, les bras croisés, dans une pièce à peine éclairée qui explique avoir été enlevé le 1er octobre.

Dans un texte écrit, présenté par le FSB comme une traduction des propos de Brice Fleutiaux faite par ses ravisseurs, le photographe indique: "Je suis arrivé ici pour travailler", laissant entendre qu'il se trouve bien en Tchétchénie.

Après avoir épelé son nom, précisé qu'il est citoyen français et photographe, Brice Fleutiaux déclare devant une caméra: "J'ai été enlevé dans ce pays il y a environ trois semaines, le 1er septembre, je crois". Il hésite, puis rectifie: "Non, j'ai été arrêté et enlevé le 1er octobre".

Sur le front militaire, l'armée russe poursuivait dimanche sa manoeuvre d'encerclement de la capitale tchétchène Grozny. L'aviation bombardait dans l'après-midi les zones industrielles du sud de Grozny, selon la présidence tchétchène, qui n'a pas fourni de bilan de pertes éventuelles.

Un correspondant de l'AFP côté russe a confirmé par ailleurs que l'aviation et des hélicoptères bombardaient plusieurs localités à l'ouest de Grozny, dont Samachki et Sernovodsk.

avz-nt/cpb/ia tf

Catégorie > International

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Sujets d'actualité > La Russie et les républiques du Caucase

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